Ah, Saint-André : ses reliques, son poiscaille, sa mairie… Il me serait facile aujourd’hui, la veille d’un scrutin décisif, alors que Jean-Paul Virapoullé est fragilisé, d’accrocher une dernière fois le sénateur maire par les ouïes, de l’écailler tout vif et de lui faire terminer le dernier épisode en queue de poisson. D’autant plus facilement qu’au premier tour Virapoullé a payé ses multiples conneries, la légine, les employés communaux laissés à l’abandon, Camatchy, fiston, j’en passe et des meilleures… Conneries que je dénonçais régulièrement, auxquelles le sénateur me répondait par avocat interposé… Seulement voilà quand je lis « Témoignages » et la prose de Jean Saint-Marc, quand je relis les grands combats de l’histoire de la Réunion et pas celle d’Eugène Rousse, je me dis qu’il y a grand danger à laisser tomber cette ville entre les mains d’Eric Fruteau. D’une part, parce que les employés communaux m’informent que le Fruteau en question joue déjà au petit dictateur. A peine le bout du pied posé sur la première marche et que le petit bonhomme est devenu prétentieux, fort en gueule. De l’autre, parce que le Fruteau, s’il avait voulu, aurait fort bien pu arriver en tête dès le premier tour. Il lui suffisait tout simplement aux dernières législatives de ne pas flinguer en vol Pierre Vergès - un bonhomme, le fils de son père, qui gagne, vous le verrez sans doute un de ces quatre, à être connu - et de ne pas se mettre à dos une partie de l’aile la moins conne du PCR… ça existe. A cette série de boulettes, faut ajouter le refus d’Eric Fruteau de faire route avec le PS local, sans Emmanuel Sériacaroupin. Un mépris, une humiliation gratuite que le jeune coco pourrait payer fort cher demain soir. A ce niveau de connerie politique, la sanction devrait dimanche soir être immédiate, Virapoullé devrait passer. Eric Fruteau aurait dû manger du poisson, ça rend intelligent, et sucer les arêtes parce que le phosphore c’est bien connu active la mémoire. Et en politique… Il en faut.